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PLUS OU MOINS PSYCHOTHERAPEUTE?

par Marie-José SIBILLE

publié dans Le métier de Psychothérapeute

Psychothérapeute, ni plus, ni moins (2ème partie[1]) :

Réflexion sur la loi du 20 mai 2010, relative à l’usage du titre de Psychothérapeute, et publiée au JO du 22 mai[2]

 

La loi réglementant l’usage du titre de psychothérapeute devient applicable à partir du 1er juillet. C’est une loi injuste, insatisfaisante, qui selon l’optique que l’on prend,  vide un mot de tout contenu, ou une profession de tout titre fédérateur.

Bien sûr, nous survivrons. Et notre pratique aussi, car elle offre aux usagers, il faut le dire et le redire, des alternatives introuvables dans les institutions actuelles : tant dans le domaine du soin des blessures de la vie, que dans celui de l’affirmation de soi face aux complexités psychosociales actuelles, en particulier dans le monde du travail ; tant dans le domaine du développement de l’intelligence émotionnelle et relationnelle, que dans celui de l’équilibre psychocorporel ; tant dans le domaine du développement de l’enfant, du couple et de la famille, que dans celui du développement psychoaffectif de l’adulte, qui semble faire défaut à nombre de personnalités dites de pouvoir.

Mais à quel prix survivrons-nous ?

Vais-je garder ce titre de psychothérapeute ? Soit grâce à la clause « du grand-père », qui cherche à préserver la susceptibilité des professionnels déjà en activité depuis plus de cinq ans ;  soit en complétant ma formation selon les critères de la loi.

-          Au risque d’utiliser un mot vidé de son sens ?

-          Au risque de devenir un instrument dans un système à la fois étatique et soumis aux immenses pressions du privé, tel que se présente la santé publique en France aujourd’hui ?

Vais-je prendre le maquis pour continuer ma pratique hors du regard de la loi ?

-          Au risque de ne pas participer pleinement au changement social qu’apportent la pratique et les valeurs de la psychothérapie indépendante ?

-          Au risque de confondre marginalité créative et coupure du monde social?

Vais-je me battre à visage découvert ?

-          Au risque  que l’énergie mise dans le combat nourrisse les plus forts et ne se retourne contre moi en me rendant trop visible ?

-          Au risque que ce combat ne soit pas le bon, et me détourne de combats plus importants, comme par exemple le développement de ma pratique clinique, ou celui de l’indispensable écriture professionnelle ?

Cet article se veut une réflexion sur ces thèmes, dans la continuité de mon article de mai 2009, « Psychothérapeute, ni plus, ni moins » ; il est  également nourri des nombreux témoignages et commentaires que ce premier article a suscité, et dont je remercie sincèrement  les auteurs.

 

LA LOI EST DURE MAIS C’EST LA LOI ??

 

La loi est là. Une loi accueillie avec autant de joie par une organisation aussi sectaire - au sens premier du terme, qui signifie « couper » - que celle de la Miviludes, a toutes les chances de ne pas être une loi suffisamment bonne.

Qu’entends-je par « loi suffisamment bonne » ? Une loi qui suit les règles de la démocratie, c’est-à-dire une loi qui a pour mission de faire mieux vivre ensemble des enjeux différents voire opposés, de mettre suffisamment de « nous » dans les différents « je » collectifs. Il est impossible me semble-t-il de penser la société, même dans un pays comme le notre, comme une entité unie, à la manière dont nous parlions avant de la patrie, de la nation, ou de la terre de nos ancêtres. Ces termes d’ailleurs avaient déjà été mis en avant pour fédérer des peuples régionaux indépendants, créatifs et batailleurs. Non. Notre société mosaïque, reflet de la complexité souvent bienvenue de notre siècle, se compose de tribus, communautés, sectes, partis, corporations, lobbies, familles, mafias, castes et classes, mais aussi de puissants courants qui brassent le tout et permettent les échanges. La plupart du temps, les lois sont forgées par les groupes dominants au profit de leurs propres membres. Cet état de fait est mis en oeuvre de manière plus ou moins subtile, très caricaturalement aujourd’hui en France. La démocratie se réduit-elle alors au sacro-saint suffrage universel ?

La démocratie, c’est le pouvoir du peuple. A l’origine, le mot « peuple » se référait à l’ensemble des habitants d’un espace commun (pays, ville, continent, …). Ce n’est que plus tard qu’il a été dévalorisé – par les classes dirigeantes – pour ne plus représenter que les classes supposées inférieures, c’est-à-dire non incluses directement dans les appareils de pouvoir quels qu’ils soient.

Rappelons donc le plus souvent possible que « peuple » veut dire « totalité » ; une totalité non pas unanime, ni monochrome, mais reliée, mais ensemble, même dans le conflit.

Une loi suffisamment bonne c’est une loi dont tous les acteurs, toutes les personnes concernées, sont partie prenante.

Sinon c’est une loi qui coupe, qui exclut, qui marginalise, qui commet le meurtre symbolique d’une partie de la population.

Et cette loi qui veut régir l’usage du titre de psychothérapeute, loin de nous réunir, nous sépare ; loin d’améliorer le vivre ensemble, veut la guerre et la domination du plus fort ; loin d’être bâtie sur la concertation et l’écoute de toutes les parties, est construite dans le clivage et le déni de notre expérience. Elle cherche à diviser pour mieux régner, en privilégiant de manière éhontée les titres médicaux, universitaires et la psychanalyse.

Quel est le but alors ? De toute évidence, et quel que soit le sujet d’actualité que l’on observe en ce moment en France, le but actuel du pouvoir semble être … le pouvoir ; et en particulier le pouvoir économique. Les moyens mis en œuvre ? La brutalité et la force abusive, mais aussi l’ignorance, et le désir d’y rester. Peu de place ici pour le dialogue et l’enrichissement par la différence, pour la justice, la nuance ou l’ouverture d’esprit. Ceci étant, cette loi a réussi l’exploit de mobiliser contre elle la plupart des acteurs « psy » que sont les psychiatres, les psychologues, les psychanalystes et les psychothérapeutes. C’est très encourageant.

La loi vide le mot de « psychothérapeute » de la signification qu’il a acquise depuis quarante ans, sans même parler de ses origines antérieures, passionnantes à étudier mais qui dépassent le cadre de cet article. Elle le vide de sa substance en lui enlevant ce qui faisait sa spécificité : l’implication personnelle du praticien dans le travail psychique, la formation longue et expérientielle, les systèmes de supervision et de covision, la reconnaissance par ses pairs plus expérimentés, et de préférence indépendants de toute école, le type d’espace thérapeutique proposé aux patients que ce soit en individuel, en famille, en couple, en groupe.

Elle garde le contenant, et s’approprie le contenu en le modifiant complètement. Sous prétexte de faire barrage à quelques charlatans, au mépris de la réalité complexe que leur existence signale, et surtout avec le présupposé extrêmement discutable que l’université est un – voire le seul –  critère d’éthique professionnelle, cette loi pourrait rejeter hors du champ de la reconnaissance sociale des milliers de praticiens ; prenant donc paradoxalement le risque qu’elle voulait – au moins officiellement – éviter, à savoir créer des zones de non droit, où la loi de la jungle et les risques de pratiques abusives pourront éclore et continuer de se développer sans aucun contrôle.

Les « charlatans », je rappelle que le mot désigne les vendeurs de potions médicinales sur les marchés (!) existeront toujours, dans tous les domaines, et quels que soient les formations exigées. Nous vivons une société suffisamment complexe pour que charlatans et bonimenteurs de tous genres, voulant nous vendre leurs potions miraculeuses et leurs discours empoisonnés, soient légion. Il y a des chamans très sérieux, il y a des médecins complètement pervertis, et l’inverse. Et qui peut ignorer, même sans être paranoïaque, que le lobbie pharmaceutique a plus de poids que celui des psychothérapeutes !

Ceux qui voudront se soumettre aux exigences de cette loi dans une adhésion pure et simple, devront donc peut-être renoncer à une part importante d’eux-mêmes, et de ce qu’ils proposent à leurs usagers.

Ils devront par exemple, accepter la supériorité de la formation intellectuelle de type universitaire sur la formation expérientielle, renoncer à l’indépendance institutionnelle, reconnaître la psychopathologie comme élément essentiel de l’anthropologie de notre profession, la liste est longue. Elle agit ainsi comme un couperet, dans le déni des valeurs, irréductibles selon moi, qui sont les nôtres.

Faut-il pour autant renoncer si facilement à ce titre ?

En ce qui me concerne, je ne veux la place de personne.

Beaucoup de psychiatres et de psychologues font un travail formidable, le leur. Que ce soit dans le champ de la santé mentale, du respect des malades en France, ou dans des domaines très institutionnalisés, comme celui de la protection de l’Enfance par exemple, nous avons heureusement des professionnels de talent pour monter au créneau. Dans ces espaces sociaux, et dans bien d’autres en rapport avec les pathologies lourdes, l’extrême pauvreté de plus en plus présente dans nos villes, les combats majeurs comme le scandale des malades mentaux dans les prisons françaises, nous, psychothérapeutes indépendants, ne pouvons apporter, si possible avec humilité, que l’apport de nos approches thérapeutiques et notre formation à une véritable écoute. Car les réponses institutionnelles sont prioritaires. On leur amène sur un plateau une reconnaissance supplémentaire dont ils n’ont aucun besoin : que vont-ils en faire ? De plus, certains d’entre eux, nombre d’entre eux à vrai dire, ont l’humilité de se former à nos pratiques et d’adhérer à nos valeurs pour enrichir leur métier ; ou au minimum de respecter notre place et notre travail. Que demander de plus ?

 

« PSYCHOTHERAPEUTE » : UN TITRE ? UN METIER ? DES METHODES ?

 

Il semblerait donc que le mot de Psychothérapeute risque de nous échapper.

Un mot habité par des dizaines d’années de pratique clinique, de sueur et de larmes pourrait-on dire, mais aussi de grandes victoires, d’innovation, de vitalité, d’ouverture d’esprit, de changement social.

Un mot qui a acquis sa maturité grâce à nous, car c’est nous qui l’avons nourri et éduqué quand il était petit, nous qui avons essayé, et essayons encore, de tempérer les excès de son adolescence. Il semblerait qu’il ait acquit son statut de jeune adulte ; maintenant qu’il est véritablement capable de nourrir le collectif et d’être vecteur de changement social, maintenant qu’il est reconnu par les usagers grâce à notre travail, les puissants se réveillent pour piller ses fruits, nier les valeurs et les règles déontologiques qui l’ont nourri dès le berceau, contrôler son contenu de peur qu’il ne leur échappe, étant la plupart du temps à dix mille lieux de leurs préoccupations affichées. Et pourtant ces préoccupations sont celles du peuple, et se retrouvent au cœur de la souffrance psychosociale telle qu’elle explose aujourd’hui dans le monde du travail, y compris celui des fonctionnaires, dans le monde de l’éducation, et dans celui de la famille. Les conséquences en terme de coût pour l’ensemble de la société sont immenses.

Ceci dit, soyons heureux de constater que si cette loi sort du chapeau, c’est parce que nous avons acquis un pouvoir. Et que nous existons suffisamment pour que la loi s’intéresse à nous.  

Il semble que pour beaucoup de collègues la perte du titre de psychothérapeute n’ait pas trop d’importance ; le fait de pouvoir continuer à exercer sous d’autres noms, et en particulier en référence à une méthode bien précise, étant prioritaire.

Ce n’est pas mon positionnement, je l’ai déjà exprimé[3]. Mais tous les avis sont féconds, si ce n’est à prendre, au moins à écouter. Ce qui m’importe ici est de voir les questions que cela soulève.

 

Et la première concerne donc le sens de ce mot « Psychothérapeute ». L’argument souvent exprimé par les praticiens qui sont prêts à y renoncer, ainsi que par certaines de nos organisations professionnelles, est que la loi concerne le titre de  psychothérapeute, et non la pratique de notre métier. Ainsi nous pourrions continuer à l’exercer en changeant simplement l’intitulé. Mais donner naissance à un nouveau mot n’est pas si simple. Choisi dans l’urgence de la crise, et l’absence de consensus démocratique réel, même si nos organisations professionnelles appellent au calme et à la concertation, il risque d’être un emplâtre sur une jambe de bois.

Alors que recouvre le terme de psychothérapeute : un métier ? Un titre ? Des méthodes, donc une pratique ?

Rappelons quand même puisque nous interrogeons ici le pouvoir d’un mot, quelques origines des termes utilisés[4], afin de nourrir notre réflexion.

-          «métier » est issu de « ministère » : il fait référence à l’idée de serviteur, de service, de fonction dans le grand tout social. Mon métier est donc le vecteur de mon rôle dans le grand corps social, l’organe qu’il m’appartient de faire fonctionner au mieux.

-          «titre » est très amusant à déshabiller: il s’agissait à l’origine d’une affiche portée au bout d’un bâton dans les triomphes, affiche sur laquelle étaient inscrits le nombre de prisonniers et les noms des villes prises ! Je laisse votre imagination faire le reste … A signaler quand même que c’était aussi le nom du panneau où l’on relatait la vie du défunt lors des enterrements …

-          Quant au mot « méthode », je rappellerai juste qu’il signifie une route, une direction qui mène au but. Il fait référence dans notre cas à l’ensemble des outils que nous utilisons dans notre pratique. Malgré tout ce que nous devons aux fondateurs des différentes pratiques de notre métier, la méthode ne peut être une fin en soi, elle reste un moyen pour atteindre un but, quels que soient la complexité des paradigmes qui la soutiennent.

Ainsi, si l’on associe le mot « psychothérapeute » à un métier, nous parlons d’un contenant très fort, qui nous donne une place, une identité sociale, une fonction ; et surtout une qualité de service, une manière de nourrir le collectif, tout en assumant nos besoins économiques et de reconnaissance sociale.

Si nous ajoutons, de plus, que le mot « psychothérapeute » est un titre, nous disons qu’il nous identifie de manière claire dans le champ collectif, et, en se rapportant à l’origine, qu’il nous permet aussi de faire valoir nos victoires et nos réussites, tout en acceptant le regard de l’ensemble de la collectivité sur notre pratique.

Ces deux termes, métier et titre, non réductibles l’un à l’autre, sont des limites, à la fois symboliques et réelles, à la toute puissance qui pourrait parfois nous guetter, si nous ne sommes que les serviteurs d’une méthode, d’une famille, voire d’un leader charismatique, ou de nous-mêmes.

Ne sous-estimons donc pas le pouvoir du mot. Ne le renions pas trop vite, au risque de ressembler au renard de Monsieur de La Fontaine, qui trouvait les raisins trop verts, et bons pour les goujats, simplement parce qu’ils étaient hors de sa portée.

Pour beaucoup, c’est ce mot qui a servi de passeport à une nouvelle insertion dans le monde social. Certains - j’en fais partie - n’accordent pas ou plus d’importance, j’entends en termes de définition identitaire et professionnelle, aux méthodes qu’ils ont « cumulé » dans leurs diverses formations, universités, écoles, lectures et expérimentations en tous genres. Celles-ci se rejoignent dans leur « boîte à outils » et en fonction de leur travail, de la personne, de la situation (groupe, famille, couple, enfant, individu, collectivités, …) ils utiliseront la plus adaptée. Et n’hésiteront pas à les remettre en question, en fonction de l’avancée de la recherche, de la clinique et des opportunités de la formation continue.

Ces praticiens là ne peuvent s’identifier qu’au mot de psychothérapeute, qui a sa propre force. Quitte à lui adjoindre un adjectif pour spécifier son indépendance institutionnelle. De la même manière qu’il exprime déjà une autonomie par rapport aux différentes écoles et aux différentes méthodes.

 

Il est aussi indispensable de rappeler que, grâce aux combats et à l’acharnement de nos « grand-pères » et de nos associations professionnelles[5], nous avons habité ce mot d’une certaine manière ; en particulier en insistant sur l’autonomie par rapport aux thérapies institutionnalisées, qui ont leurs propres contraintes. Nombre de nos patients ne souhaitent pas consulter un praticien dans ce cadre. Ils en payent le prix d’ailleurs, puisque nous ne sommes pas remboursés par la sécurité sociale. Est-ce pour pouvoir affirmer leur autonomie de sujet ? Peut-être. Mais aussi, j’insiste sur ce point fondamental, pour rencontrer des opportunités thérapeutiques et de croissance personnelle à travers des espaces et des temps inconnus du monde institutionnel.

Pour l’anecdote, je regardais récemment un colloque organisé pour l’éducation nationale dans le cadre de la gestion du stress. Très péniblement, et sous le regard de pierre de leurs supérieurs hiérarchiques, quelques intervenants osaient soulever l’idée, tabou selon leurs propres dires, que le corps et l’émotion, ainsi que le développement personnel de l’enseignant et l’histoire de ses souffrances et de ses forces, interviennent directement dans sa capacité à faire face aux conflits intenses suscités par ce genre de métier. Incroyable, non ?

 

 

LA SOUFFRANCE ET LE STRESS DES PRATICIENS FACE A LA LOI.

 

Un certain nombre de collègues confrontés à cette loi expriment des sentiments forts, dont le moindre n’est pas, parfois, une grande peur de l’institution juridique ; mais aussi par exemple le conflit entre « je veux être reconnu » et « je veux être libre » ; celui entre « je veux être protégé » et « je veux pouvoir prendre des risques ». Des conflits intérieurs très typiques de l’adolescence, mais aussi de toute étape de la vie qui fait « crise », c’est-à-dire passage, à la fois souffrance et opportunité de changement.

En cas de sentiment d’impuissance à franchir le cap, le praticien pourra développer un fort sentiment d’incompétence de soi, et répondre par un isolement accru. Ceci est particulièrement vrai pour les professionnels débutants, n’ayant pas encore « assis » une clientèle suffisamment sécurisante pour leur avenir, a minima leur avenir économique, et devant donc faire face en même temps, à toute la pression que constitue l’installation en tant que professionnel libéral, ainsi qu’à la pression supplémentaire donnée par la loi.

D’autre part, certains, encore étudiants dans les écoles de psychothérapie privées, ou tout juste débutants, peuvent ressentir de forts sentiments d’abandon, de manque de soutien, voire de trahison de la part de leurs formateurs ou des professionnels plus anciens, en particulier ceux qui pourraient bénéficier de la clause du grand-père ; comme si un pacte avait été rompu, pacte dans lequel ils ont investi beaucoup de temps, d’argent, et de remaniement intérieur.

Il ne s’agit pas ici de « victimiser » ces praticiens, et les nombreux appels au regroupement venus des organisations professionnelles ne laissent personne, me semble-t-il, sur le carreau. Certaines même sont prêtes à aller en justice pour soutenir leurs adhérents.

Il s’agit juste d’entendre, le contraire serait un comble, l’ensemble des sentiments qui peuvent vouloir s’exprimer.

Se posent alors des questions évidentes :

-          Que faire face à ce déni de la part de la loi ?

-          Quelles réponses apporter au stress et à l’insécurité que sa mise en oeuvre peut provoquer ?

-          Etant donné notre présupposé professionnel toujours aussi révolutionnaire qui met la personne au centre du processus de réflexion, que disent les stratégies de défense individuelles de chacun de nous ?

Et d’abord quelles sont-t-elles, ces réponses possibles ?

Si nous devions les résumer sous leur aspect strictement défensif et souvent dysfonctionnel, nous pouvons donc répondre, en fonction de chacun :

-          de manière agressive et belliqueuse ;

-          de manière frileuse, voire collaboratrice, en se réfugiant sous une bannière ou une autre ;

-          de manière dépressive, dans le repli, la fuite et la perte de sens.

Ce que les anglo-saxons résument sous la jolie formule des trois « f », symbolisant trois types de réponse face au stress : « fight, freeze, fly ».

 

Déclinons-les pour notre profession, mais surtout pour chacun d’entre nous, dans leurs aspects positifs, et dans leurs risques :

-          choix d’une stratégie de combat : Accepter le risque de la désobéissance civile et du conflit avec la loi, soit en gardant le titre sans avoir les conditions requises, soit en affirmant clairement nos opinions dans les commissions et les médias, si nous répondons à ses exigences. L’intérêt est de soutenir l’existence d’un métier « différent », mais qui ne veut pas continuer à ne vivre que dans la marginalité. L’autre intérêt est de promouvoir la possibilité d’une « union sacrée » pour la résistance, et donc la fédération des professionnels jusque là en conflit les uns avec les autres. Est-ce le bon combat ? C’est une question indispensable à se poser, et à explorer sous toutes ses facettes, au risque sinon de se braquer dans des positions extrêmes et contreproductives.

-          choix d’une stratégie de repli, de non mobilisation : ici le praticien se sent peu ou pas concerné par la loi. Il préfère rester dans l’indéfinition professionnelle (thérapeute, praticien, ….) et dans la marginalité. Le risque est bien sûr fort de rester isolé dans sa « niche écologique », de « faire sa secte », ou tout simplement de se démotiver et s’épuiser. L’intérêt est de respecter le besoin d’alternatives hors système institutionnel du patient et du praticien, et de pouvoir explorer et promouvoir tous les outils méthodologiques que notre créativité nous fait rencontrer et nous inspire même s’ils ne sont pas cautionnés par l’université.

-          choix d’une stratégie que l’on peut appeler de négociation ou d’évitement, selon le regard et la manière de la mettre en oeuvre, avec deux variantes :

-          Intégrer l’institution avec reconnaissance, si nous le pouvons, ce qui fait irrésistiblement penser au mécanisme d’identification à l’agresseur ; il me paraît important de ne pas négocier avec ceux qui semblent nous inviter au dialogue et accepter notre présence, à la condition expresse d’exclure plus marginaux que nous.

Quant à la clause du grand-père, le risque est qu’elle permette de rendre suffisamment d’entre nous reconnaissants des bribes qu’elle nous laisse, et de la sécurité qu’elle nous offre, pour que nous oublions le combat originel. Les anciens soixante-huitards reconvertis au libéralisme en sont un bon exemple. C’est assez classique dans l’histoire, non ? Mais bien sûr, cette clause peut être aussi un « cheval de Troie » pour faire positivement avancer nos valeurs à l’intérieur des institutions.

-          S’identifier à une méthode, une famille, une école. C’est un choix respectable, pour des gens qui ne se reconnaissent pas dans ce combat plus général et politique ; c’est tout à fait leur droit.

 

Je me dois ici de partager mon positionnement : savoir tenir est parfois plus difficile que de savoir lâcher. Je peux aujourd’hui choisir, c’est une chance, entre chacune des trois options que j’ai présentées. Si je tiens au titre de Psychothérapeute, et au métier qu’il décrit mieux que tout autre terme, c’est que ce mot a été pour moi … thérapeutique, dans mes relations pour le moins conflictuelles avec l’ordre établi. Il m’a permis de sortir de la marginalité, où je n’étais pas si mal, mais frustrée de ne pouvoir mieux collaborer à l’amélioration de la société, tout en me permettant d’avoir le minimum de reconnaissance sociale qui montre que l’on se sent concerné par l’ensemble. D’autre part, dans la complexité qu’il suppose, il m’a permis d’intégrer toutes les facettes de mon parcours, des plus marginales aux plus orthodoxes.

Le pire me semble-t-il aujourd’hui, serait de vouloir éviter le pire. La question de la collaboration ou de la résistance est toujours d’actualité, elle n’est pas liée à une période historique déterminée, elle est constitutive des dynamiques de pouvoir qui président à l’évolution des sociétés.

Que sacrifierons-nous de nous pour une pseudo reconnaissance illusoire ?

Mais qu’accepterons-nous, à l’opposé, de remettre en question pour pouvoir se servir de ce défi lancé par la loi pour nous améliorer et avancer ?

Que voulons-nous ?

Trouver une place sécurisante dans la société ou continuer d’ouvrir de nouveaux chemins : essayer d’agir non pas comme une contre-culture ou un contre-pouvoir, qui ne servent souvent qu’à nourrir le plus fort, mais comme des agents de changement qui, dans leur décalage indispensable, sont de véritables acteurs de transformation collective ?

De là la nécessité de développer des idées autres que la simple revendication de notre titre, des idées fécondes, mais aussi identifiables et lisibles extérieurement comme étant le produit de la psychothérapie indépendante en tant que «  culture d’à-côté ». Le décalage, qui n’est pas la rupture et la marginalisation, peut être beaucoup plus efficaces que l’opposition frontale.

Mais pouvons-nous par ailleurs continuer à revendiquer ce titre comme étant celui qui nous identifie le plus clairement ? Et l’utiliser pour garder le contact avec les institutions et ainsi faire mieux connaître nos méthodes et nos valeurs humaines, tout en gardant notre intégrité ?

 

SERVICE PUBLIC OU INTERETS PRIVES ? CE QUESTIONNEMENT EST AUSSI AU CŒUR DE NOTRE PROFESSION.

 

Face aux enjeux actuels, qui confrontent en même temps tous les besoins de base de chacun d’entre nous, depuis la sécurité jusqu’à l’appartenance et la reconnaissance, ce questionnement pourtant fondamental pour notre profession peut sembler hors sujet. Quand un pays est attaqué, peu importe d’où vient la résistance, pourvu qu’elle existe.

Mais.

De jeunes psychothérapeutes ou étudiants, ainsi que des praticiens bien établis, peuvent se sentir facilement manipulés, malmenés ou non concernés par ces différentes instances que sont :

-          la société civile et ses lois, mais surtout ses pouvoirs ;

-          les écoles et instituts privés de formations avec leurs méthodes, leurs leaders, et leurs enjeux économiques et leurs luttes d’influence ;

-          les organisations professionnelles certaines indépendantes, d’autres peu différenciées des précédents ;

-          les associations professionnelles qui essaient de fédérer des praticiens d’une méthode en dehors des formateurs-fondateurs ; et celles qui restent comme des relais de la pensée de leur fondateur.

-          les associations indépendantes, locales, qui essaient de faire se rencontrer des psychothérapeutes de toutes origines, y compris ceux qui ne veulent pas de ce titre.

Vers qui se tourner en ces temps de crise ? Avec qui collaborer ?

Ma position est que les organisations professionnelles doivent se libérer autant que faire se peut des intérêts, en particulier économiques, mais aussi d’influence, des acteurs privés de la psychothérapie, pour devenir un véritable service public de la profession, et ce, grâce à l’impôt de nos cotisations.

De toutes façons, ne serait-ce que grâce au charisme et à l’influence acquise de leurs leaders, à l’efficacité de leurs méthodes et de leurs formations, et à leur capacité à se vendre, ces instituts survivront, quels que soient les titres que prendront ou ne prendront pas leurs étudiants.

Donc nous devons agir à un autre niveau si nous croyons au service public à l’intérieur de la psychothérapie, et au métier, ainsi qu’au titre, de psychothérapeute. Il nous faut vraiment déplacer le combat. Etre un lobbie certes, nous le sommes, même petit, mais clairement pas au nom d’intérêts privés de type économique dont les dirigeants se mettraient d’accord pour sauvegarder leurs territoires respectifs.

Les enjeux financiers des écoles privées sont considérables, et certains positionnements de leurs leaders face à leurs étudiants, collègues et contradicteurs pourraient se résumer à : « ne touchez pas à mon fond de commerce et faites-moi confiance, on s’en sortira toujours, peu importe ce que dit le système en place » ; je ne peux cautionner ce discours, ni même chercher à défendre de manière indirecte ce fonctionnement.

Il ne s’agit pas ici de critiquer ou de faire une leçon de morale. J’ai trop conscience de ce que je dois aux différentes formations, et parfois formateurs, dont je suis issue pour aller dans ce sens. La position des acteurs privés de la psychothérapie que sont les écoles et les instituts est fondamentale ; c’est grâce à eux que la psychothérapie, qui s’est nourrie de l’apport de nombreux théoriciens universitaires, a pu et su trouver une pratique clinique et une déontologie bien particulières, introuvables en institution. Mais ils ne représentent pas l’ensemble de ce que nous devons proposer aujourd’hui. Nous devons réfléchir aux différents pouvoirs à l’œuvre dans notre profession, et comment les équilibrer.

Le pouvoir de type « médiatique » totalement indépendant que j’utilise ici pour communiquer en fait partie. Il n’a pas d’autre objectif que d’apporter sa pierre à la réflexion collective, surtout dans ce contexte où nos organisations sont très mobilisées au quotidien pour réagir.

Pour réorganiser les pouvoirs à l’œuvre au sein de notre profession, nous pourrions mettre en place une organisation véritablement indépendante des chefs d’école qui pour l’instant ont à la fois conquis le territoire, mené la plupart des combats, amené de grandes innovations et expériences, construit les formations expérientielles qui sont les nôtres, mais aussi pris toutes les décisions nous concernant. Ce serait un bon moment pour eux de faire naître quelque chose de ce genre,  ce serait un autre moyen de transmettre. Mais peut-être en ces jours où tout bouge, cela est-il déjà fait au moment où j’écris ces lignes.

 

INVESTIR LA DEMOCRATIE

 

Le problème n’est pas le combat à mener, mais de perdre le lien dans ce combat, ou de vivre le combat sans liens.

Que faire collectivement face à cette offensive du pouvoir ? Nos organisations professionnelles appellent au regroupement, à l’union, au calme, à la confiance, mais parfois me semblent-ils renoncent trop facilement à notre titre, même si tous déclarent qu’ils iront jusqu’au bout de tous les recours légaux possibles, y compris au niveau européen. Ce combat est essentiel.

Une erreur pourrait pourtant être de croire au dialogue possible à équivalence avec les pouvoirs politiques à l’oeuvre, de rationaliser face à une pulsion militante, et dominante, la leur, présentée comme une succession d’arguments de bon sens, où le psychothérapeute indépendant représente une menace. Notre colère, et donc parfois aussi nos propres pulsions, ne peuvent qu’augmenter face au « disque rayé » que renvoie les responsables de cette loi, ou ses promoteurs, aux discours pourtant hautement compréhensibles et argumentés qui lui sont proposés. Nous sommes face à une émotion, mais aussi à un instinct d’accaparation du pouvoir. Les puissants veulent dévorer le monde et ne sont prêts à laisser que des miettes. Voulons-nous être les hyènes qui se jettent sur les restes dédaignés par les lions ? Voulons-nous être les militants naïfs broyés par les chars qui leur sont opposés ?

Et surtout sommes-nous capables de faire face aux lions ? En ce qui me concerne, je ne me sens pas l’âme d’un grand prédateur ; mon animal totem, c’est plutôt la chouette, mais je peux reconnaître le requin blanc et le tigre quand je les croise …

Faire directement face à ces prédateurs, c’est surtout leur donner des proies pour se nourrir davantage …

Il me semble que la seule solution reste d’investir la démocratie :

-          soutenir la démocratie dans nos propres instances professionnelles, privilégier des responsables largement indépendants des intérêts économiques à l’œuvre, et ceci en leur permettant l’autonomie financière que requiert un véritable service public de la profession.

-          soutenir les assemblées participatives telles qu’elles sont de plus en plus proposées par les organisations professionnelles localement et nationalement.

-          soutenir la création d’associations locales ou de représentants pour que tout ne soit pas centralisé à Paris ou dans le sud-est …

-          fuir les guerres de chapelle et d’écoles et chercher le consensus fort, celui qui inclut la conflictualisation, mais privilégie les points de rencontre.

-          Et aussi, point auquel je suis particulièrement sensible et que je développe dans les deux paragraphes suivants : transmettre et communiquer.

 

 

TRANSMETTRE : SE RECONNAITRE DANS UNE CULTURE COMMUNE POUR POUVOIR NOURRIR LE COLLECTIF

 

La complexité de la pensée et de la pratique, qui est notre richesse, nous conduit parfois vers le piège du morcellement.

Nous sommes encore trop souvent dans une phase où chacun essaie de différencier sa méthode plutôt que de s’approprier le mot de psychothérapeute. La psychanalyse et la psychologie clinique ont réussi cette unification. Pour l’instant, nous y avons échoué. A notre décharge, nous n’avons pas bénéficié, comme la psychologie clinique, du support de l’institution universitaire. Quant à la psychanalyse, elle est née dans un temps où un penseur génial faisant école pouvait suffire à changer durablement la vision du monde et de la culture. Nous souffrons donc, pour ce travail d’unification, des difficultés propres à notre époque, et de celles que nous portons, en tant que dignes représentants de cette société : individualisme et valorisation de la créativité individuelle, refus des grands systèmes de pensée pouvant conduire au dogmatisme, et par là même, multiplication de « micropenseurs » faisant chacun école, l’universalisation allant de pair avec le morcellement de la pensée et de la pratique. Tout d’un coup, mais dix fois par jour, un praticien redécouvre le monde à travers une idée qu’il trouve géniale, et comme souvent il n’est pas passé par la lecture des classiques et n’a pas fait ses humanités, il ignore que les Peuples premiers, Platon, Lao Tseu, Les évangiles ou Freud ont dit la même chose bien avant lui. Cela donne « une nouvelle méthode de psychothérapie » qui va essayer de démontrer à quel point elle est différente et meilleure, oubliant qu’alors le collectif même des psychothérapeutes en pâtit, que cette pseudo-créativité, qui n’est que perpétuelle redécouverte, sert de support d’affirmation à l’individu mais nuit à l’ensemble. Est-ce que je dis par là qu’il faut renoncer à cette créativité et suivre l’unanimité d’une nouvelle Eglise, bien sûr que non. Juste reconnaître la créativité individuelle de chacun comme un apport à la profession de Psychothérapeute, à condition bien sûr que celle-ci ne soit pas récupérée par quelques prophètes fondateurs, mais soit considérée comme un héritage véritablement collectif, une culture commune, à faire fructifier démocratiquement. Nous en sommes loin. Et peut-être tous proches.

 

COMMUNIQUER : CREER UN MEDIA LIBRE ET INDEPENDANT : « LE JOURNAL DES PSYCHOTHERAPEUTES »

 

Un tel journal pourrait aider, comme dans toutes les professions, à l’objectif du précédent paragraphe. Une de mes surprises quand j’ai intégré la profession, et une de mes recherches récurrentes, a été de ne pas trouver d’organe de presse fédérateur de la profession, libre et indépendant de toute école, comme de toute institution, reflet de nos combats, mais aussi agent de transmission de toutes nos recherches et de notre expérience, et assumant notre titre. C’est tragicomique de voir les collègues hésiter entre s’abonner à Psychologies magazine, au « Journal des psychologues », ou aux « Cahiers de la psychanalyse » ; de voir des « cahiers » propres à chaque méthode si bien fournis et aucune publication qui soit le porte-parole de l’ensemble de la profession ; de voir quelques tentatives, portées par des groupes ou des individus, que je ne citerai pas pour ne pas réveiller de vieilles blessures, ne pas aller jusqu’au bout en assumant le titre dans leur titre, et finalement avorter ; ou encore ne pas revendiquer ce combat et finalement se noyer dans l’indifférencié.

-          Créer le « Journal des Psychothérapeutes », ce serait avoir une voix entendable et lisible.

-          Créer le « Journal des Psychothérapeutes », ce serait reconnaître le métier et notre culture commune, pour qu’ils émergent enfin des méthodes.

-          Créer le « Journal des Psychothérapeutes », ce serait une possibilité d’action et d’expression offerte à des responsables et des auteurs libres et indépendants de toute école privée, comme de toute institution publique.

Peut-être est-il déjà trop tard, et aurait-il fallu le créer il y a déjà longtemps. A mon avis, nous avons loupé un sacré coche. C’est un des points où les intérêts des acteurs privés, des promoteurs d’une méthode, sont entrés selon moi en conflit avec la collectivité des psychothérapeutes.

Mais peut-être pouvons-nous encore y croire ? En tous cas je lance non seulement l’appel – car je pense et j’espère que l’idée a été évoquée de multiples fois avant moi, même si je ne l’ai jamais lue ou entendue – mais je me propose de participer activement à sa fondation.

Nous en avons besoin.

J’attends vos retours à ce sujet en particulier !

 

NOTRE EXISTENCE EST LEGITIME

 

Voici venu le temps des infinies négociations avec le réel.

Le temps, semble-t-il, de l’âge adulte pour notre profession, le temps où les intérêts privés devraient donner naissance à une conscience collective.

C’est un défi incontournable ; il est inutile de nier qu’il y aura un avant et un après, pour chacun d’entre nous, et pour nous tous collectivement ; c’est un rituel de passage, et je crois que nous avons les moyens d’atteindre l’autre côté. Des moyens dont beaucoup passent aujourd’hui par  la confrontation au politique.

Le politique nous concerne aussi, tout dépend comment on le définit. Comme un combat permanent de boucs en rut, et de chèvres moins souvent, ou comme le « mieux vivre ensemble » indispensable à l’humanisation.

J’espère, dans cette confrontation, arriver à ne pas renoncer aux valeurs fondatrices et irréductibles de notre profession.

Mais j’espère aussi ne pas renoncer à notre titre et à notre métier, au mot de « psychothérapeute » et à la force qu’il dégage.

Je souhaite enfin apporter ma part et trouver ma place dans ce combat, ni plus, ni moins.

C’est difficile : je suis, sans doute comme la plupart d’entre vous, déjà saturée par les exigences, même heureuses, du quotidien.

La tyrannie gagne toujours ainsi. Les travailleurs épuisés, les mères de famille nombreuses vidées jusqu’au fond des tripes, tous ces gens n’avaient plus la force de se battre.

Jusqu’au jour où …

 

Marie-José Sibille

Psychothérapeute, formatrice, auteure

Fini d’écrire à Lasseube, le samedi 26 mai 2010



[1] Si cet article ne vous parvient pas via mon blog, vous pouvez lire la première étape de ce partage, sur mon blog : Psychothérapeute, ni plus, ni moins

 

[2] L’AFFOP a mis en place des liens très pratiques sur son site pour consulter cette loi, au cas où vous seriez rebutés par la noyade dans les différents sites administratifs.

Sinon : http://www.legifrance.gouv.fr/home.jsp

 

 

[3] Dans « Psychothérapeute n plus, ni moins » déjà cité.

[4] Toutes les origines des mots sont issues du dictionnaire historique de la langue française sous la direction d’Alain Rey. Editions Le Robert, 2000. Une mine !

[5] Je rappelle les principales, pour que vous puissiez consulter leurs sites si ce n’est déjà fait : FF2P, Psy en mouvement, PSY’G, SNPPsy, AFFOP.

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