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le quotidien - c'est pas banal ...

LE JEUNE, THÉRAPIE COMPLÉMENTAIRE OU ALTERNATIVE ?

par Marie-José Sibille

publié dans Le quotidien - c'est pas banal ...

                           LE JEUNE, THERAPIE COMPLEMENTAIRE OU ALTERNATIVE?

                                             FIN DU CINQUIEME JOUR DE JEUNE


Ça y est, extase, épiphanie, je me sens habitée d'une énergie nouvelle que je n'avais pas avant de commencer. Pour ne rien vous cacher, je suis arrivée au jeûne avec le premier virus de l'automne, bien canalisé et vite tué grâce aux huiles essentielles, mais fatiguant tout de même. Aujourd'hui sport, marche dans l'eau de mer, demain je me baigne! Ce n'est que le début, juste quelques heures intenses mais qui présagent bien. 
Mon article sur le sacré et le profane a peut-être été "lourd à digérer" ou "difficile à assimiler" pour certains ... Alors ce soir je vous propose juste une petite réflexion sur les mots "complémentaire" et "alternative", ces mots qui sont d'usage pour parler des thérapies qui ne rentrent pas strictement dans le cadre légal, scientifique - mais surtout scientiste - ou universitaire. D'ailleurs la psychothérapie telle que nous la connaissons et pour certains la pratiquons depuis des dizaines d'années fait maintenant partie de ces thérapies complémentaires ou alternatives depuis que la loi de 2009 à volé le mot de psychothérapeute. Mais pas encore celui de psychothérapie.
Certains médecins ouverts ou relativement ouverts acceptent les thérapies "complémentaires". Le jeûne n'en fait pas encore partie en France, mais les huiles essentielles, l'ostéopathie, la phytothérapie, l'acupuncture oui. L'homéopathie quant à elle est très décriée. Elle est assimilée à un effet placebo, c'est à dire pour beaucoup de gens à rien du tout, alors que ce terme nous parle de l'extraordinaire pouvoir de guérison par l'esprit, les croyances et les émotions. 
Ces médecins préfèrent le terme "complémentaire" à celui d'"alternatives". "Alternatives" les menacent plus en effet. Une thérapie complémentaire  se fait en "plus", une thérapie alternative se fait "à la place". Chacun devrait pouvoir faire son choix, y compris si ce choix paraît dangereux ou moins efficace à des personnes mal formées ou informées, au moins en dehors des situations d'urgence qui sont la grande victoire de la médecine moderne. Mais ce choix reste difficile en France. Les médecins qui basculent du côté des thérapies alternatives le payent souvent de la radiation de leur ordre. 
Dans le reportage d'Arte, la réussite du jeûne en Russie est bien expliqué par le ... totalitarisme d'état qui a financé la recherche, car le jeûne guérissait les malades et donc coûtait moins cher! Quand la Russie est entrée dans l'économie de marché, la recherche est devenue soumise à la rentabilité, et il n'y a plus eu de crédit pour le jeûne, thérapie anti-capitaliste s'il en est! 
L'autre ennemi des thérapies alternatives - ou complémentaires - est le scientisme dogmatique associé au rationalisme étroit et peureux qui caractérisent trop souvent notre pensée française. L'esprit scientifique, celui auquel j'ai été formé et dans lequel j'ai baigné, est fait de rigueur certes, mais aussi de beaucoup de curiosité et d'ouverture, et surtout d'acceptation du mystère et de ses propres limites. 
Alors le jeûne, complémentaire ou alternatif? Ceux qui le pratiquent depuis longtemps disent qu'ils ne connaissent plus la maladie. Ma mère a toujours regretté d'avoir abandonné le jeûne, beaucoup trop jeune, elle en parlait encore juste avant sa mort. Je suis déjà décidée quant à moi à recommencer au Printemps prochain.
 

Marmottes en extase ...

Marmottes en extase ...

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LA NOURRITURE EST-ELLE SACREE? QUATRIÈME JOUR DE JEUNE

par Marie-José Sibille

publié dans Le quotidien - c'est pas banal ...

 

                    LA NOURRITURE EST-ELLE SACREE? FIN DU QUATRIÈME JOUR DE JEUNE
                                       Ecrit au début du cinquième, voir ci-dessous pourquoi ...

J'ai la tête qui tourne, tourne, tourne ...
J'ai appris aujourd'hui que le jeûne nous fait revivre les maladies passées pour se débarrasser de leurs séquelles. Comme j'ai tendance à l'hypotension, là je suis hypohypotendue ... Pendant un jeûne, on dort beaucoup moins, sauf exception dont je suis. Les animaux me soutiennent encore une fois: ours, loir et marmotte dorment eux aussi pendant leur jeûne hivernal. Donc c'est décidé, au moins pour la semaine, je change d'animal totem. Je passe de la chouette, qui m'accompagne depuis mon enfance, à la marmotte. J'aime bien aussi. Je n'ai pas pris le loir parce que les chouettes le mangent ... Je dois juste revoir mon planning et renoncer aux deux livres que j'avais prévu de finaliser, ainsi qu'aux cours de dessin que j'avais amenés pour meubler les temps "creux". Renoncer au moins pour l'instant. Car je guette ce moment fulgurant où je vais enfin vivre cette grande forme dont parlent les livres et les animateurs du groupe ...
Si vous êtes prêts maintenant à la réflexion philosophique du jour, je me suis interrogée hier soir sur le sens du mot "sacré" dans notre société. Et ce suite à un participant qui disait: "après un jeûne, la nourriture devient sacrée". Il n'a pas eu besoin d'expliquer le sens de ce mot, tout le monde avait l'air de savoir de quoi il s'agissait. Diable, encore un mot, comme le mot amour, qui réunit tout le monde et que personne ne juge bon de définir ... jusqu'au divorce ou à la guerre sainte qui ne manquent pas d'arriver.
Le mot sacré vient étymologiquement de "rendre inviolable, interdire, séparer". Ce mot parle ainsi de limite, de conscience de la différence, de prise en compte d'un autre qui n'est pas moi. La limite est une des grandes difficultés de notre époque: limites que l'on a  du mal à mettre aux enfants, absence de limites sur Internet, frontières qui disparaissent et murs qui s'érigent un peu partout, migrants qui transgressent les limites par nécessité, autochtones qui se sentent bousculés dans leurs limites, jamais cette notion n'a été autant interrogée. 
Si l'on revient aux origines, le sacré se définissait comme étant ce qui est "à l'intérieur du temple". Le mot temple signifie quant à lui "un espace séparé, délimité". A l'origine le temple est un coin de ciel circonscrit pour pouvoir faire parler les augures. Cette origine me plaît beaucoup! Le sacré, protégé à l'intérieur de cet espace, est ainsi "séparé" de l'action sans conscience, du "profane". Profane vient de "profanum", ce qui est devant le temple. Le profane n'a pas accès au temple avant d'avoir accompli un rituel. Ce rituel, quel qu'il soit, permet de prendre conscience que l'on passe une frontière, que l'on transgresse une limite. Il y a donc un temps d'arrêt nécessaire, ce temps d'arrêt si rare dans notre société hyperactive. 
Quel peut-être le temple d'aujourd'hui? Sûrement celui défini par chacun,  à condition que cela s'inscrive dans le respect de l'autre. Car la violence, cette transgression de la limite sans rituel, sans temps d'arrêt, sans mise en relation, est incompatible avec le sacré. 
Quelques mots me viennent spontanément si je pense au mot "temple": la Nature, le corps, l'intime, et ces quelques relations tellement essentielles qu'un peu de nous disparaît et passe de l'autre côté quand la personne meurt. Et puis justement la mort, la limite ultime qui fait souvent frémir les plus matérialistes comme les plus religieux. 
Respecter ce sacré-là: ne pas violer, torturer ou tuer les corps, mais ne pas non plus les abîmer par les addictions et la malbouffe; arrêter, vite, de détruire la nature, arrêter de consommer le monde comme des petits enfants devant un paquet de bonbons; protéger notre monde intime malgré les réseaux sociaux, mais surtout le protéger en lui donnant du temps, le temps de l'intériorité, avant que la maladie ou le deuil nous obligent à le prendre; protéger nos relations les plus précieuses en rappelant à ces personnes à quel point elles comptent pour nous; se préparer à la mort en l'intégrant petit à petit comme une réalité qu'il faudra affronter un jour, la porte d'un temple dont l'intérieur nous est inconnu.
Donc si pour moi la nourriture est sacrée, je m'arrête un instant devant mon assiette, je ne me goinfre pas du même car j'ai conscience du différent, de l'autre, qui ne m'est pas si facilement accessible. Je prends un temps d'arrêt devant la bouchée que je vais manger, cet "autre" que je vais entrer à l'intérieur de moi. Respect.
La désacralisation actuelle du monde se voit avant tout dans les religions, les politiques, les banquiers et les multinationales, tous ces systèmes de pouvoir patriarcal qui violent de tous les côtés la beauté de la Terre, celle des femmes et des hommes. 
Malgré mes actions et mes engagements, je ne sais pas vraiment comment les arrêter, comment fermer la porte du temple collectif.  
Mais je peux nourrir autrement mon intériorité, construire un petit temple, à la porte ouverte pour ceux qui veulent entrer en respectant les rites. 






 

J'ai pas pu résister ...

J'ai pas pu résister ...

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