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Le couple : un lien qui a fait son temps ?

par Marie-José Sibille

publié dans La psychothérapie - de quoi ça parle

Le couple : un lien qui a fait son temps ?

Vivre à deux aujourd’hui, les défis de l’intime

Mise à jour du jeudi 30 août 2018

 

Conférence-débat

Marie-José Sibille, Auteure et Psychothérapeute 

Olivier Trioullier, Thérapeute familial, Systémicien 

 

Vendredi 1er février 2019, 19h

Date unique 

ITS Pierre Bourdieu, 8 cours Léon Bérard à PAU.

Etant donné que l’ITS est vigilant sur la fermeture de sa salle à 21h, nous vous demandons de venir à partir de 18h30 pour que nous puissions commencer à l’heure et bénéficier entièrement des deux heures.

 

 

Des articles, des livres, des films et avant tout des personnes témoignent tous les jours de manières différentes de vivre ce lien d’intimité que nous associons au couple. Ils nous montrent ou voudraient nous laisser croire que pour la sexualité, l’intimité, la parentalité, et même la procréation, on peut se passer du couple ! 

Les fragilités actuelles de cette relation qui n’est plus bétonnée par la religion ni la société la fait reposer sur l’individu, son histoire et ses loyautés familiales, parfois seules garantes d’une continuité possible mais pas toujours souhaitable. 

Et l’amour dans tout cela ? Il fait partie de ces sentiments si vastes et si vagues que chacun peut en avoir une définition, un ressenti et une mise en actes différentes. 

Le couple propose d’abord et avant tout une proximité et une intimité corporelle que nous ne trouvons nulle part ailleurs. Son but initial est la procréation, qui rajoute le corps de l’enfant par le biais de la sexualité. Mais le corps du couple n’est pas que sexuel. Les blessures du couple nous touchent ainsi au plus profond de nous-mêmes, dans le corps du lien, dans le cœur de notre enfance aussi, dans les blessures de nos liens précoces et les fragilités de nos attachements primaires, lorsque le couple devient famille mais pas seulement.

Le couple blessé peut se séparer, se sépare souvent, mais il peut aussi laisser émerger le couple thérapeute, celui qui prend soin, celui qui guérit parfois. D’autres moments de séparation deviennent alors possibles, ou alors le choix libre de continuer ensemble, dans le couple créateur.

    Ces trois dynamiques de couple s’interpénètrent dès le début de l’histoire en plus ou moins grande proportion. Si l’une d’elles prend le dessus, même celle qui paraît la plus positive, celle du couple créateur, mais qui peut aussi masquer des évitements, alors la séparation devient souvent la réponse apportée au problème. C’est donc uniquement dans un but de clarté de l’échange que nous présentons séparément ces dynamiques dans les conférences.

     

    En tant que thérapeutes de couple il est toujours surprenant, sauf à être blasé, de voir arriver un couple amoureux deux semaines après l’avoir accompagné dans une réflexion sur la séparation ou dans un conflit très violent. Ou encore de voir un couple qui semblait bien s’entendre décider de se séparer rapidement voire brutalement. 

    Malgré toutes les connaissances et expériences la surprise reste et elle est nécessaire, elle fait partie des signatures du vivant. 

    Thérapeutes homme et femme ayant l’expérience de travailler ensemble dans l’accompagnement des familles et des couples, nous sommes aussi des personnes vivant en couple, et c’est de ces expériences tant professionnelles que personnelles, et des théories qui parfois les éclairent, que nous nous inspirerons pour animer cette conférence. 

    Quelques thèmes pouvant être abordés dans la conférence :

    - LE COUPLE BLESSÉ, ou les noeuds de l'intime : Besoins, désirs, blessures, violences.

    LE COUPLE THÉRAPEUTE : Empathies, émotions et intelligences à l’œuvre dans couple, réalités partagés.

    LE COUPLE CRÉATEUR : Attachements, sexualités, parentalités, cocréations, résiliences.

     

    Minorque

    Minorque

    Tous les couples ont leur mot à dire

    Tous les couples ont leur mot à dire

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    « Entre deux mondes » et « L’Archipel du chien », deux livres à lire en bronzant sur la plage où s’échouent les migrants …

    par Marie-José Sibille

    publié dans Des livres profonds ... comme une psychothérapie ! , Cette société - c'est la notre !

    « Entre deux mondes » et « L’Archipel du chien », deux livres à lire en bronzant sur la plage où s’échouent les migrants … morts ou vivants.

     

     

    Je ne veux pas vous gâcher vos vacances si vous faites partie de la bonne moitié de français qui peut en prendre. Les vacances, même si ce concept est très géolocalisé, c’est bon pour la santé, pour la santé des familles et des couples aussi, et si elles se terminent par une séparation c’est qu’elle était nécessaire.

    Donc non, profitons bien du sable chaud, de la mer et de la douceur des îles. Géolocalisées les vacances ? Intéressant de lire que le mot « migration » s’applique aussi bien aux vacanciers qui se déplacent en général du nord vers le sud, qu’aux êtres humains poussés par les guerres, les famines et le réchauffement climatique, qui vont dans le sens inverse. 

    Franchement, y avez-vous pensé en prenant votre billet pour le sud de l’Italie ou les Iles Canaries ?

    C’est d’ailleurs un des premiers constats des Calaisiens, dans le remarquable « polar », puisqu’il faut bien lui donner un genre « Entre deux mondes », écrit par un ancien humanitaire et policier, Olivier Norek, il sait de quoi il parle. Les migrants font fuir les vacanciers de la plage de Calais et les commerces en crèvent. On découvre ainsi dans son livre le choc des survies aux stratégies diamétralement opposées style grenouille locale contre grenouille importée, drame au fond du lac. Survie que le mot « Jungle de Calais » met en exergue, sans que l’on sache que c’est en fait les migrants iraniens eux-mêmes qui en arrivant ont appelé l’endroit « La forêt » car ils sont arrivés près de quelques arbres, jangal en iranien. C’est dans le livre, riche en informations glissées entre deux actions choc et péripéties émotionnelles. Ce mot a été vite anglicisé en « Jungle », prononcez jungueul, comme dans le super tube qui a fait fureur en même temps. Et pour nous la Jungle, c’est le lieu du chaos et de la survie. 

    L’inconscient collectif existe, merci Jung.

    Après ce livre coup de poing-plaidoyer mine de rien très instructif, vous pouvez plonger comme moi direct dans les eaux sombres de « L’Archipel du chien » pour y récolter quelques cadavres noirs et jeunes dont vous ne saurez pas trop quoi faire. Là on ne parle plus de polar car c’est Philippe Claudel membre de l’Académie Goncourt qui nous embarque dans son bateau de pêche. Certaines phrases sont si belles et si évocatrices que j’ai ressenti le besoin de les relire plusieurs fois avant de les laisser s’échouer sur le sable. Je ne vais pas vous spolier l’histoire. Plus complexe que la tragédie brute d’ « Entre deux mondes », sans que je n’y mette aucune connotation hiérarchique, elle nous fait plonger dans le noir de l’âme humaine. J’en ai fait des rêves sombres. J’y ai pensé plusieurs jours, jusqu’à comprendre ce qui m’avait autant marqué : l’Archipel du chien est une bonne métaphore de notre planète aujourd’hui. Impossible de prendre le ferry pour s’en aller. Il nous est demandé de faire face. C’est pour cela que je vous recommande un autre livre, "Le petit manuel de résistance contemporaine" de Cyril Dion, un qui donne du courage pour faire face justement, sans attendre que le voisin ne le fasse pour nous. 

    Parce que le voisin voudra peut-être enterrer les corps sous le sable.

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