Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

cette societe - c'est la notre !

Laissons les oiseaux chanter !

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Ecothérapie , Malheureusement tout est vrai !

Laissons les oiseaux chanter !

 

Résumé : La communauté scientifique et les associations sonnent l’alarme depuis les années 60   sur l’effondrement de la biodiversité. En sonnerons-nous bientôt le glas ? On parle de sixième extinction de masse depuis les années 2000 mais les décideurs, en grande majorité, ne font rien, et se perdent dans d’autres combats, dans d’autres guerres sans issue. Aujourd’hui je vous parle des oiseaux, ceux qui jusqu’à présent nous annoncent le printemps. Écoutons-les avant que celui-ci ne devienne silencieux, comme l’écrivait déjà une femme remarquable à plus d’un titre, Rachel Carlson en … 1962[1] ! Elle a prouvé dans son combat contre le DDT que l’écriture pouvait changer les choses, même si elle a été agressée de tous les côtés. C’est pour cela que je me suis lancée avec une dizaine de contributeurs dans la coordination d’un recueil au profit de la biodiversité, Protégeons le Vivant, je vous en parle après l’article.


 

 

Ce mois-ci vous lirez dans mon blog quelques articles sur la disparition du vivant et de la biodiversité, à l’occasion de la parution de recueil bénévole Protégeons le Vivant. Pas nouveau, certes, Rachel Carlson y a laissé sa santé au tout début des années 60, mais d’une actualité désespérante et de plus en plus brûlante. Mais notre cacophonie humaine qui semble s’aggraver chaque jour laisse peu de place aux chants des oiseaux.

Dimanche matin j’ai été les écouter chanter avec un ornithologue amateur passionné[2], et même si je me sens bien incapable de les reconnaître tous après deux heures de ballade, je crois que je sais maintenant identifier l’éclat de rire du pivert, le Tchif Tchaf du Pouillot véloce, les vocalises du merle et la surprenante voix du rouge-gorge, qui prend facilement la première place alors qu’il est si petit ! J’ai aussi gravé dans l’oreille le Tuit Tuit de la Sitelle Torchepot, un de mes oiseaux préférés, dont le chant est comparé, quand il s’accélère, à celui d’une vieille machine à écrire, ça doit être pour cela que je l’aime !

C’est déjà pas mal.

Mais j’ai surtout appris des choses concrètes sur la disparition des oiseaux. Ou plutôt je le savais, mais grâce à l’animateur je l’ai mieux visualisé, comme vous le verrez dans les photos. J’ai déjà plusieurs fois parlé de la disparition des insectes. Elle fait plaisir à beaucoup de ceux qui ne comprennent pas l’équilibre du vivant. Elle soulage parfois chacun de nous, nous ne sommes plus obligés de rentrer les soirs d’été pour cause d’invasion de volants piqueurs bruyants autour des lampes. Mes enfants, déjà jeunes adultes, n’ont jamais connu ça, et râlaient dès qu’un insecte survivant atterrissait on ne sait comment sur la lampe de jardin. Avant de comprendre.

Les oiseaux disparaissent car les insectes disparaissent, c’est aussi bête que ça.

Et pourquoi les insectes disparaissent-ils ?

Car nous détruisons consciencieusement leur habitat, y compris dans les zones censées être protégées, comme par exemple dans la photo que j’ai prise de la rivière près de mon village. Elle est en zone Natura 2000, et il ne faudrait pas faucher ses berges. Pourquoi ? Parce que, surtout avec les sécheresses de plus en plus fréquentes, les végétaux disparaissent, les berges s’écroulent, les poissons n’ont plus d’ombre ou se réfugier et les insectes ne peuvent plus accomplir leur cycle annuel de reproduction.

Qu’elle est triste cette petite rivière où plus rien ne vit à part les truites lâchées par les pêcheurs.

J’ai réussi à ne pas pleurer cette fois-ci, preuve que je fais beaucoup de progrès dans la transformation de mon éco-tristesse en militance et écriture. C’est pour cela que je me suis lancée dans le travail de coordination du recueil que je vous présente ci-dessous pour la première fois : Protégeons le vivant ! Ce travail entièrement bénévole est destiné à soutenir l’association Animal Cross, très impliquée dans la sauvegarde de la biodiversité.

Merci de votre soutien.

Pour que les générations futures puissent entendre encore l’éclat du rire du pic vert.

 

[1] Rachel Carson, Le Printemps Silencieux. Printemps silencieux, réédition 2009, éditions Wildproject, coll. « Domaine sauvage », trad. Jean-François Gravrand et Baptiste Lanaspeze

 

[2] Dominique, de l’association « Curieux de Nature » en Haut Béarn : https://curieu2nature.wixsite.com/accueil

En fauchant et gyrobroyant les sols, y compris ceux en zone Natura 2000, nous empêchons les insectes de se reproduire. C'est pour cela qu'Animal Cross comme d'autres associations similaires propose le développement de zones de libre évolution.

En fauchant et gyrobroyant les sols, y compris ceux en zone Natura 2000, nous empêchons les insectes de se reproduire. C'est pour cela qu'Animal Cross comme d'autres associations similaires propose le développement de zones de libre évolution.

La rivière de mon village, une plante survit (la prêle) et devient même envahissante, la berge s'effondre, les poissons n'ont plus d'ombre pour résister aux canicules.

La rivière de mon village, une plante survit (la prêle) et devient même envahissante, la berge s'effondre, les poissons n'ont plus d'ombre pour résister aux canicules.

Protégeons le vivant ! Déjà disponible.

Protégeons le vivant ! Déjà disponible.

Protégeons le vivant !

https://www.bod.fr/librairie/protegeons-le-vivant-sibille-claire-9782322158713

Vous pouvez au minimum toute la semaine acheter l'ebook à 1,99 euros, vous aurez fait votre BA ! Le livre, superbe, est à 12 euros. Je vous ai mis les liens directs, qui rapportent plus à l'association, je vous laisse le trouver sur les plateformes ou le commander chez votre libraire.

Collectif d'auteur.es, d'illustratrices et de professionnels de l'écriture engagés pour la biodiversité, au profit de l'association Animal Cross. Je les présenterai dans mon prochain article.

Jean-Baptiste Andrea, Frédérique Anne, Marion Berho, Nadia Bourgeois, Marie Garin, Liane Langenbach, Eric Mangattale, Thibault Marlin, Maureen Mellet, Mona Messine, Cléa Mosaïque, Céline Picard, Fanny Pierot, Claire Sibille.

La biodiversité disparaît dans un silence assourdissant, mais depuis longtemps des associations visionnaires comme Animal Cross luttent pour la préserver. Car les êtres vivants non humains, animaux et végétaux, ont besoin d'hommes et de femmes conscients et engagés à leur côté. Nous partageons un destin commun.
Nous faisons partie du même monde et le détruire c'est nous détruire.
Les auteurs qui ont participé à ce recueil en sont convaincus. D'origines et d'expressions multiples, ils sont eux-mêmes un bel exemple de biodiversité humaine !
Chacune, chacun, a répondu présent pour ce projet collectif, et ce n'est pas la moindre des qualités de ce livre de les avoir réunis à travers leurs nouvelles, bd, poème, slam et articles sur des sujets aussi variés que la corrida, la chasse, l'abandon, la disparition des espèces.
Merci aux lectrices et lecteurs de ce recueil de contribuer à ce combat.

Voir les commentaires

COUPES RASES : Des humains et des arbres

par Claire Sibille

publié dans Cette société - c'est la notre ! , Malheureusement tout est vrai !

COUPES RASES

Des humains et des arbres

Nous sommes en septembre, et rien n'a changé depuis ce post de février, à part les chiffres, qui se sont multipliés...

Ce matin, comme souvent, j’écoute les infos sur France Inter en buvant mon café. J’entends les 60 migrants morts dans un naufrage à Crotone, au sud de l’Italie, dont des bébés. Je ne sais pas vraiment pourquoi mais les bébés ça touche plus. Et puis oui je sais, comme les chatons et les minis pandas qui font fureur sur les réseaux, ils sont programmés pour ça par la Nature. Et juste avant, le journaliste raconte la révolte d’un écolo contre la coupe rase des arbres dans les Landes, dont un chêne de plus de 100 ans, pour faire du bois de chauffage.

Il y a des matins comme ça où j’aimerais pouvoir rayer Être humain de mon État civil. Je préférerais Mercurienne par exemple. Les habitants de Mercure, le messager des Dieux est réputé pour son empathie et son intelligence relationnelle. Ou encore Vénusienne. Les vivants de Vénus, la déesse de l’amour, aiment le beau et le respectent, en particulier celui de la Nature. Ou finalement pourquoi par Martienne ? Comme ce Dieu de la Guerre, je pourrais hurler ma colère sur la roche tarpéienne face au pouvoir de Jupiter, le roi des Dieux, et de toute évidence, le roi des cons aussi, en tant que Saint patron des gens qui nous gouvernent.

Mais non. Je suis humaine. Et je ressens dans mes tripes le vieux chêne coupé et le migrant mort à quelques mètres de la Terre Promise.

Nous sommes une biocénose. Ce mot traduit l’idée d’un monde unique à partager, la Terre. Il vient du grec ancien vie et commun. Biocénose, cela signifie que nous sommes une communauté d’organismes vivants interdépendants et coexistant au sein d’un milieu donné[1].

Je me souviens du jour lointain de la première marée noire française, sidérante, en 1978 quand même, on n’a pas appris grand-chose, il y a eu l’Erica aussi, et tant d’autres. J’étais sidérée comme l’enfant sur la photo.

Je me souviens du jour plus récent où mon voisin d’en haut, au Nord, et mon voisin de droite, à l’Ouest, ont décidé de faire coupe rase sur leur forêt, équivalente à celle où je vis, soit 3 hectares environ. Trois fois rien à côté de la forêt amazonienne. Mais. C’était violent. L’un voulait que ses chevaux puissent galoper, l’autre vendait sa maison et voulait en tirer le maximum avant son départ. Notre forêt, que nous essayons le plus possible de maintenir en libre évolution et en refuge contre la chasse, est devenue bien malgré nous un sanctuaire.

Biocénose. En les détruisant, nous nous détruisons. Les migrants et les arbres.

Vous connaissez l’histoire des membres fantômes ? Un amputé ressent la souffrance dans la partie de son corps qui n’existe plus.

C’est ainsi que je me sens ce matin, amputée, affligée de millions de membres fantômes qui crient leur désespoir.

Claire Sibille

Écrivaine et psychothérapeute

 

[1] Librement inspiré de Marquis Arsène, in Des vivants et des luttes, l’écologie en récit, Wildproject/littérature, 2022, page 89.

Amoco Cadiz. 1978.

Amoco Cadiz. 1978.

Mais comme je suis aussi profondément optimiste et engagée, voici un recueil collectif que j'ai coordonné au profit de la biodiversité et de l'association Animal Cross :  PROTÉGEONS LE VIVANT !

Mais comme je suis aussi profondément optimiste et engagée, voici un recueil collectif que j'ai coordonné au profit de la biodiversité et de l'association Animal Cross : PROTÉGEONS LE VIVANT !

Exceptionnellement, pour célébrer l'optimisme, je partage une photo de ma famille, ils ont tellement grandi que vous ne les reconnaitrez pas !

Exceptionnellement, pour célébrer l'optimisme, je partage une photo de ma famille, ils ont tellement grandi que vous ne les reconnaitrez pas !

Voir les commentaires

<< < 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 > >>