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Nouvelles et ressources en des temps incertains !

par Claire Sibille

J'ai participé à deux projets qu'il me semble utile de partager :

- Le dernier numéro de Kaizen sur le chanvre. Passionnant. J'y ai découvert aussi un élu formidable, ça fait du bien, Pierre Leroy, qui en tant que soignant et maire voit ces deux fonctions comme une opportunité de "prendre soin", de l'autre ou de la planète. Bien loin des habitudes actuelles. Vous y trouverez aussi mon article sur le jeûne ainsi que celui de Jean-Pascal David, animateur de la maison du Jeûne. Et plein d'autres "pépites". Et vous soutenez une presse indépendante, alternative, en lien avec les vrais enjeux de notre temps. 

- Dans le même ordre d'idées, l'éditeur de mon livre sur le Jeûne, responsable des éditions Exuvie, met en place tout un tas de ressources pour une santé intégrative et globale. Ci-dessous sa chaîne YouTube, très complète. Exuvie vient de sortir un livre en soutien au soignants.

- Avec "Entre Chienne et Louve", dont j'avais fait paraître une première version sur ce blog, j'ai été lauréate d'un concours de nouvelles visant à soutenir les femmes contre les violences, et le recueil, dont tous les bénéfices seront reversés à une association, va sortir le 25 novembre, j'aurai l'occasion d'en reparler.

Nous vivons une de ces époques où il est indispensable de se positionner. Ne pas le faire, c'est déjà le faire. Si vous êtes abonné.e à ce blog je ne doute pas que ces deux enjeux, celui d'une médecine humaniste et celui de la violence faite aux femmes retiendront votre attention !

A bientôt pour de prochaines aventures... et articles !

 

A paraître le 25 novembre, avec ma nouvelle.

A paraître le 25 novembre, avec ma nouvelle.

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Le Jeu de la Dame : les filles, apprenez à jouer aux échecs !

par Claire Sibille

publié dans Le quotidien c'est pas banal !

LE JEU DE LA DAME

Les filles, apprenez à jouer aux Échecs !

 

Cela fait un certain long temps que mon compagnon me sollicite pour jouer aux Échecs avec lui. Et régulièrement, je m’y mets. C’est un bon prof, encourageant et pédagogue. Mais il me manquait une case jusqu’à cet été ! Une case dans le cerveau s’entend, pas une de l’échiquier…

Les Échecs ? Trop agressif, trop stratégique, trop visuel. Autrement dit trop masculin, au risque de tomber dans les stéréotypes de genre, parfois bien utiles à la compréhension du monde, il faut le reconnaître.  Ainsi les Échecs fonctionnent à l’opposé de mon hémisphère cérébral le plus utilisé, celui des mots, de l’écoute, du temps qui passe. Mais régulièrement ce jeu venait me titiller.

Et puis cette année, il y a eu la super série de Netflix, The Queen's Gambit,  mais aussi la prise de position de la joueuse d’échecs internationale Anna Muzychuk. Elle a refusé de jouer en Arabie Saoudite pour ne pas avoir à porter l'Abaya ou être accompagnée par un homme pour sortir de l'hôtel. Elle l’a quand même payé de deux titres mondiaux. C’est désagréable, nous dit-elle, mais je ne peux pas me sentir comme une personne de deuxième classe. Sous prétexte d’être une femme.

Ces influences ainsi qu’un peu de temps libre m’ont poussée à m’y mettre vraiment cet été. D’autant plus que mon compagnon, motivé, s’est mis aux mots croisés, exercice dans lequel je baigne depuis mon enfance et qui fait appel aux capacités cérébrales opposées. Pour lui un grand mystère. Provocation ? Il fallait que je le suive sur son terrain comme il avait osé aller dans le mien. Les dynamiques de croissance dans les couples me fascinent toujours.  

En abordant à nouveau ce grand jeu, j’ai d’abord été interpellée par les mouvements des pièces, assez typiques de certains caractères humains dans leur manière d’appréhender la vie : le fou s’échappant en diagonale alors que vous le pensez face à vous, la tour lourde, lente mais aussi solide qu’une grand-mère increvable, le cavalier (ma préférée) faisant une ruade là où on l’attend le moins, les pions si fragiles, mais une fois unis ils font des miracles et ont le pouvoir magique de grandir jusqu’à se transformer en dames. Et puis un truc amusant dans un jeu aussi enraciné dans le patriarcat le plus séculaire : un roi aussi fragile qu’un nourrisson dans son berceau, victime des attaques et pris d’assaut. Son immobilisation, appelée Échec et mat, signifie la fin du jeu. Et comme s’il n’avait pas assez de sa dame pour combattre à sa place, il peut aussi, il doit même, se planquer derrière la grand-mère tour, ça s’appelle roquer. C’est une des clés d’un patriarcat efficace de savoir embaucher les femmes à son service. Et de leur demander beaucoup, voire tout, en comptant sur leur sens du devoir et leur difficulté à dire non. D'ailleurs le Gambit Dame, une des ouvertures les plus classiques des échecs, veut dire le sacrifice du pion de la Dame. Si tout va bien, ce sacrifice permettra d'obtenir des avantages notoires, en particulier la maîtrise sur le centre du jeu. Mais ce n'est quand même pas rien de commencer un jeu en sacrifiant un des attributs de la Dame...

Beaucoup de journaux féministes mettent régulièrement l’accent sur le manque de confiance en soi des filles puis des femmes. Elles ont tendance, dans le monde social s’entend, à dévaloriser leurs compétences et laisser l’homme, même moins compétent, prendre la place du chef en les laissant ruminer leur « si j’avais su » ou « si j’avais osé ». C’est un grand classique qui renforce le fameux plafond de verre, cette barrière officieuse mais connue de tous, interdisant l’accès aux postes de responsabilité pour les femmes. Beaucoup d’institutions et d’entreprises fonctionnent comme un jeu d’échecs : un chef bien planqué hors du terrain, laissant les femmes et les pions, la chair à canon, en première ligne et sacrifiant sans scrupule les fous et les cavaliers pour en tirer un avantage stratégique… souvent économique dans notre société.

Alors les filles, avant que ne soit inventé le jeu d’échecs du troisième millénaire, celui qui bougera le roi de son fauteuil en le forçant à mettre la main à la pâte, vous entraîner aux échecs vous aidera à construire un cerveau de battante pour arriver à mettre échec et mat le prochain petit roitelet qui voudra vous faire obstacle…

Un de mes nouveaux livres culte !

Un de mes nouveaux livres culte !

Je complète mon article car après l'avoir écrit j'ai dévoré le livre originel, Le Jeu de la Dame de Walter Tévis. Un livre sur la blessure d'abandon et les comportements "borderline" qui en découlent. Un livre sur le fait d'être femme dans un monde d'hommes. Une fin brillante, où le sacrifice de la dame, le Queen's Gambit, ouvre un avenir lumineux. Un livre, intensément, sur la solitude. Et sur ce qui permet peut-être de ne plus la ressentir. J'ai lu beaucoup de commentaires de critiques littéraires réputés et j'avoue qu'ils m'ont semblé passer à côté. Peut-être parce qu'ils sont des hommes. Ou qu'ils n'ont pas expérimenté l'abandon et la solitude terrifiante qui en résulte ? Et la voie lumineuse mais complexe qui permet d'en sortir ? Si vous ne connaissez pas les échecs peut-être aurez-vous du mal à faire le lien entre les parties décrites et le processus intérieur de résilience. Mais je suis nulle aux Échecs et cela ne m'a pas empêchée de suivre le jeu de la Dame pour sa survie. Va-t-elle gagner ?

Alors parents, dans cette rentrée si compliquée avec tant d'enjeux et de positionnements de pièces impossibles à contrôler, n'hésitez pas : apprenez à vos filles à jouer aux échecs ! Il paraît que dans certaines écoles l'apprentissage des échecs fait partie des matières enseignées dès le primaire... J'ai trouvé par exemple projet "Échecs et Maths" pour promouvoir l'égalité filles-garçons à Poitiers. Beaucoup d'autres. Un super projet pour des enseignants motivés.

Échecs et Maths

Le Jeu de la Dame : les filles, apprenez à jouer aux échecs !

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